Bruxelles, mardi 30 juillet – Dans un contexte socio-économique de plus en plus complexe, une proposition audacieuse émerge des négociations fédérales : n'indexer que le salaire net, abandonnant ainsi l'indexation du brut. Ce changement de paradigme, détaillé par Philippe Defeyt dans son rapport intitulé "Indexer le net plutôt que le brut", soulève des enjeux cruciaux pour l'avenir des pensions de retraite. En voici les points saillants.

Les enjeux de l'indexation du net

L'indexation du salaire net présente plusieurs avantages. En premier lieu, elle permettrait aux travailleurs de maintenir leur pouvoir d'achat face à l'inflation, sans pour autant augmenter les coûts salariaux pour les employeurs. Cette mesure pourrait être perçue comme un compromis social, équilibrant les besoins des employés et des employeurs dans une économie où les marges de manœuvre budgétaires se réduisent.

Cependant, l'impact sur le système des pensions ne peut être ignoré. Le rapport met en lumière que la non-indexation du brut affecterait directement les allocations de chômage, les pensions et autres prestations sociales, car ces dernières sont souvent calculées en pourcentage du salaire brut perçu. Ainsi, une non-indexation du brut pourrait conduire à une diminution relative des allocations, augmentant l'écart entre les revenus de travail et les prestations sociales.

Implications pour les pensions de retraite

Pour les pensions, ce changement pourrait se traduire par une érosion progressive de la valeur des pensions futures, notamment pour les travailleurs dont les salaires sont déjà modérés. Si les pensions sont basées sur le salaire brut non indexé, alors que les autres revenus augmentent (notamment à travers des crédits d'impôt ou d'autres ajustements), les retraités futurs risquent de voir leur niveau de vie diminuer par rapport à celui des actifs.

Le rapport souligne également des questions de méthodologie fiscale : comment adapter les prélèvements sociaux et fiscaux pour qu'ils soient calculés sur la base du net plutôt que du brut? Cette transition nécessiterait une réforme fiscale d'envergure, susceptible de créer des disparités selon les catégories de revenus et les compositions de packages salariaux.

Vers un équilibre délicat

L'enjeu est de taille : garantir un équilibre entre la compétitivité des entreprises, la protection du pouvoir d'achat des travailleurs et la pérennité du système de sécurité sociale, y compris les pensions. Philippe Defeyt appelle à une réflexion approfondie sur les effets à long terme de cette réforme, notamment sur le financement des pensions et l'équité intergénérationnelle.

Dans une période où les régimes de retraite font face à de nombreux défis, de l'évolution démographique à la volatilité économique, une telle réforme pourrait redéfinir les contours de la solidarité sociale. La question reste ouverte : comment préserver un système de pensions équitable tout en adaptant les mécanismes de salaire aux réalités économiques contemporaines?

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