Le bureau du plan a publié ce jeudi un double rapport concernant les inégalités de pensions à l’échelle européenne. En Belgique, la pension moyenne des femmes est inférieure de 25% à la moyenne de celle des hommes. L'auteur note aussi que l’existence du taux ménage pousse de nombreuses femmes à renoncer à leurs pensions. En Europe, la moyenne est de 26%, avec une différence marquée entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest. Les pays d’Europe de l’Est, du Nord, et les pays baltiques ont des inégalités de genre très faibles : l’Estonie présente une différence de 4,7%, le Danemark de 8,3%, et la Slovénie de 9,2%, “alors que les pays d’Europe Centrale et du Sud tendent à présenter des gender pay gaps supérieurs à la moyenne européenne” : 20,1% de différence pour l’Italie, 34,3% pour Chypre, et 41,8% pour Malte (!). Outre Malte, “les Pays-Bas (37,9%), le Luxembourg (37,9% également) et l’Autriche (34,4%) présentent également de très fortes disparités de pension en fonction du genre”. En outre, le rapport note que bien que l’on s’attendre à ce que la pension de survie “tende à réduire le gender pension gap”, c’est le contraire qui se produit. “Un certain nombre de pays principalement sud-européens combinent de généreuses pensions de survie avec de très grands gender pension gaps”.
Pour l’expliquer, l’auteur souligne qu’il faut se pencher sur “la prédominance (jusqu'à récemment) du modèle de l'homme-pourvoyeur dans ces pays, où les femmes mariées travaillaient rarement”, ce qui était moins le cas dans les pays de l’Est et en Scandinavie. Dans ces pays, “l'écart entre les hommes et les femmes en matière d'emploi avait déjà atteint une valeur relativement faible dès le milieu des années 1990”. Cela s’explique par un taux d’emploi plus égalitaire en fonction du genre : généralement, hommes comme femmes travaillaient et percevaient un salaire. En outre, dans les pays d’Europe Centrale et de l’Est, ainsi que les pays baltiques (excepté en Estonie) “le taux de population travaillant à temps partiel est de moins de 15%”, ce qui a une influence, bien qu’assez faible, sur les différences de pension. Au final, les différences en matière de pension sont largement déterminées par la différence de genre en matière d’emploi (gender employment gap), lorsque les pensionnés étaient actifs. Plus les femmes participent au marché du travail, plus ces écarts se réduiront dans le futur.
En Europe de l'Ouest, ainsi qu’en Europe du Sud, le gender employment gap a baissé substantiellement au cours des vingt dernières années, “ce qui amoindrira les différences genrées en matière de pensions” dans le futur. Enfin, l’auteur note que les plans individuels de pensions influent de manière très circonscrite sur le gender pension gap quelque soit le pays.