Mise à jour : Bruxelles, 01 octobre --
La note a été rejetée à la fin de l'été. Les partenaires de négociations ont achoppé sur la taxation des plus-values réalisées sur les actifs financiers, proposition que le MR a rejeté. Néanmoins, les autres points sur lesquels les partenaires étaient d'accord peuvent nous donner une idée de la future note. Nous les analysons dans notre nouvel article.

Bruxelles, vendredi 2 août -- Bart De Wever, formateur fédéral et figure centrale de la coalition Arizona, a dévoilé une série de mesures sur la table des négociations. Parmi les plus notables figurent la suppression des éco-chèques, une réforme des pensions, et des changements liés aux allocations de chômage.

La fin des écochèques ?

Les éco-chèques, initialement destinés à encourager les achats écologiques, seraient sur le point de disparaître. Cette décision, bien qu'ayant suscité des critiques de la part de certains secteurs comme celui de l'électroménager, serait compensée par une augmentation des chèques-repas. Les chèques-repas, actuellement plafonnés à 8 euros par jour, pourraient passer à 10 euros, offrant ainsi un soutien accru aux travailleurs.

Réforme des pensions : vraie réforme ou réformette ?

La réforme des pensions est également au cœur des débats. De Wever propose de restreindre le système de prépension (RCC) afin d’empêcher l’arrivée de nouveaux bénéficiaires. Ce système est de moins en moins utilisé par les travailleurs, comme le soulignait Philippe Defeyt en 2023 : de 100.000 personnes bénéficiant dudit régime en 2014, on est passé à moins de 20.000 en 2023 ! En outre, explique le quotidien Le Soir, Bart De Wever souhaite aussi pénaliser la pension anticipée pour les personnes qui n’ont pas 35 ans de carrière, et durcir le régime des prépensions. Les périodes d’inactivité involontaire, telles que les périodes de maladie, le chômage temporaire et le travail à temps partiel involontaire, ne seraient plus prises en compte, ce qui pénaliserait nombre de femmes. Ces propositions n’en sont qu’au stade d’ébauche.

La pension des fonctionnaires fait elle aussi partie des négociations. De Wever voudrait la voir calculée sur les vingt dernières années de travail, contre dix actuellement. La péréquation des fonctionnaires, qui permet aux pensions des fonctionnaires retraités de se calquer sur les rémunérations des fonctionnaires actifs, serait supprimée. Enfin, il leur serait également impossible d'accumuler les jours de maladie en vue de partir en pension plus tôt.

Chômage : Limité à deux ans ?

En parallèle, les allocations de chômage pourraient être limitées à deux ans, avec des exceptions pour les travailleurs âgés proches de la retraite et ceux suivant des formations dans des secteurs en pénurie. De plus, les allocations seraient révisées et contrôlées pour éviter qu'elles ne dépassent les revenus des travailleurs à bas salaire, et ne seraient plus systématiquement indexées comme les salaires du secteur privé.

Quel équilibre, entre justice sociale et rigueur économique ?

Ces propositions, bien que visant à assainir les finances publiques et stimuler l'emploi, soulèvent des préoccupations quant à leur impact sur le pouvoir d'achat des citoyens, en particulier pour les plus vulnérables. Les débats se poursuivent, alors que la coalition Arizona tente de trouver un consensus pour équilibrer les impératifs économiques et les exigences sociales. 

Avec des négociations encore en cours, l'issue de ces réformes reste incertaine, mais elle marque déjà une volonté de repenser en profondeur les mécanismes de soutien et de redistribution en Belgique. La question reste de savoir si ces mesures parviendront à maintenir un équilibre entre justice sociale et rigueur économique, ou si elles exacerberont les inégalités existantes.