Que se passera-t-il si votre pension est calculée sur une période bien plus longue que prévu ? Pour les fonctionnaires, une réforme majeure s'annonce, modifiant progressivement la période de référence du calcul des pensions. Ce changement, qui s'étendra jusqu'en 2062, aura un impact significatif sur le montant des pensions futures. Décryptage.
La pension des salariés et des indépendants est calculée sur la base du salaire moyen ou du salaire de référence perçu sur l'ensemble de la carrière, soit 45 années.
Actuellement, pour les fonctionnaires, seul le traitement des 10 dernières années de carrière est pris en compte pour le calcul de la pension. L'accord de gouvernement vise à réduire progressivement cette inégalité en allongeant chaque année, à partir de 2027, la période de référence. D'ici 2062, cette période s'étendra à 45 ans.
Ce changement aura plusieurs conséquences :
Pour illustrer l'effet de cette réforme, nous avons simulé l'impact du calcul de la pension du secteur public en prenant en compte le traitement moyen des 10 dernières années, puis en étendant progressivement la période de référence jusqu'à 20 années, en supposant une progression des traitements de 2 % par an.
Nous avons limité la simulation à 20 ans, car effectuer un calcul sur 45 ans serait plus incertain en raison de la difficulté à prévoir l'évolution des salaires sur une aussi longue période.
Ainsi, si la période de référence passe de 10 à 20 ans, la pension brute diminuera d'environ 9 %.
Prenons le cas fictif de M. Dupont, dont le traitement de base est de 48.141 € brut par an en 2024. Avec l'indice actuel, ce montant s'élève à 100.133,28 € brut par an.
Le calcul montre qu'en passant d'une référence de 10 à 20 années, la pension brute diminuerait progressivement pour atteindre une réduction d'environ 9 %.
M. Dupont verrait sa pension brute diminuer d'environ 9 % si le calcul s'effectuait sur 20 ans au lieu de 10.
Ces résultats sont applicables à toute carrière dans la fonction publique, à condition que l'évolution des traitements suive un taux de 2 % par an.
Avec l'application complète de la réforme en 2062, la perte de pension pourrait avoisiner les 30 %.