Un récent rapport de PensionStat, véritable radiographie du deuxième pilier de la retraite, révèle une réalité à deux vitesses, où l'accès à une pension complémentaire digne de ce nom reste un parcours semé d'embûches.
Imaginez : vous êtes un travailleur acharné, cotisant consciencieusement chaque mois. Pourtant, à l'heure de la retraite, vous risquez de toucher une pension complémentaire bien maigre. C'est la douche froide que nous impose Sigedis.
Si 68% des salariés belges bénéficient d'un plan de pension complémentaire en 2023, soit une légère amélioration par rapport à 2019 (64%), un tiers reste sur la touche. Plus d'un million de personnes (1.304.404 exactement) sont ainsi privées de cette bouée de sauvetage financière, pourtant bien nécessaire à la retraite.
Quand bien même vous disposeriez d’une pension complémentaire, rien ne dit que votre contribution soit suffisante. Le gouvernement ambitionne une contribution annuelle minimale de 3% du salaire brut pour tous les salariés d'ici 2035. Un objectif louable, mais insuffisant selon nous : nous préconisons une contribution minimale de 5%. Mais en 2023, seuls 24% des travailleurs atteignent ce seuil de 3%. Pour le dire autrement, trois salariés sur quatre (76%) sont en dessous de cette barre fatidique. De quoi alimenter quelques insomnies...
Les inégalités entre les genres persistent. Si la participation des femmes progresse (62% en 2023 contre 57% en 2019), elle reste inférieure à celle des hommes (73%). De plus, leur contribution médiane est inférieure de 16%. Une inégalité criante, qui s'ajoute aux écarts de salaire et aux carrières souvent interrompues.
Avec une contribution annuelle moyenne de 1.770 € et une médiane de 617 €, on comprend vite que la réalité est loin d'être uniforme. Ainsi, l'écart entre la moyenne et la médiane s'explique par le fait que la distribution des contributions est fortement inégale. Plus de 4,7 milliards d'euros ont certes été versés en 2023, mais la moitié des affiliés actifs ont une contribution inférieure à 2% de leur salaire. Un bien maigre chiffre.
Certains secteurs, malheureusement non spécifiés dans le rapport, sont particulièrement concernés. Trois plans sectoriels regroupent près de 70% des affiliés avec un taux de contribution d'environ 0,3%. C’est dix fois moins que le taux visé par le gouvernement ! Une réforme ciblée s'impose pour éviter une catastrophe sociale.
Le rapport de Sigedis sonne comme un avertissement. Il est urgent de sensibiliser employeurs et salariés, de réformer les secteurs en difficulté et de garantir une couverture universelle et suffisante pour chaque travailleur, sur le modèle des Pays-Bas. Sinon, la retraite risque de devenir une source non d'incertitude, mais d'angoisse pour de nombreux Belges.
Vous avez des questions concernant votre pension ? Contactez-nous ! Chez Fediplus ASBL, nous sommes à vos côtés.