Le système de retraite en Belgique est au centre des négociations gouvernementales. Bart De Wever a déposé sa note il y a quelques jours. Au sein de celle-ci, un nouveau système de bonus-malus, censé remplacer le système de bonus-pension imaginé par les équipes de la Ministre Karine Lalieux, entré en vigueur l’année dernière.
Jusqu'à présent, les personnes qui choisissent de travailler au-delà de l'âge légal de départ à la retraite peuvent bénéficier de bonus financiers intéressants, avec une prise en compte maximum de trois ans de travail supplémentaires.
Prenons l'exemple de Brigitte, une professionnelle de 63 ans qui peut partir en retraite anticipée, mais décide de continuer à travailler jusqu'à 66 ans.
Actuellement, si Brigitte prolonge son activité professionnelle, elle peut obtenir :
Dans ce cas, la rente mensuelle est moins intéressante. Il vous faudrait 20 ans et 4 mois de rente mensuelle pour accumuler les 23.655€ ; et 20 ans et 6 mois de rente mensuelle pour accumuler les 35.618€.
Mieux vaut prendre l’option de la somme forfaitaire, et la placer ensuite dans des investissements prudents pour la faire fructifier.
À partir de 2026, deux scénarios principaux sont envisagés :
Si vous remplissez la condition de carrière pour la retraite anticipée mais pas celle liée aux 35 années de carrière de 156 jours, votre pension sera réduite progressivement :
Si vous remplissez la condition de carrière pour la retraite anticipée et celle liée aux 35 années de carrière de 156 jours, et que vous continuez à travailler, votre pension sera majorée progressivement (sans être limitée à 3 ans) :
Dans ce système de bonus-malus
seront considérés comme des périodes de travail effectives.
Pour une pension brute de 2.400 €, et si elle travaille 3 ans supplémentaires, Brigitte pourrait gagner entre 73 € (jusqu’en 2030) et 170 € (à partir de 2040) nets supplémentaires chaque mois. Les tableaux suivants vous en détaillent les calculs :
Ces propositions ne sont pas définitives. Rien n’est encore acté. La coalition gouvernementale étant encore en cours de formation, des modifications sont toujours possibles.
Il est compliqué, voire impossible, d’appliquer la logique du bonus-malus avec une somme forfaitaire. C’est pour cela que De Wever propose de supprimer celle-ci, et de ne proposer que la rente mensuelle. Mais sa méthode rend le bonus-malus moins attractif. D’abord, parce qu’une somme forfaitaire sonnante et trébuchante est plus compréhensible par tous, et donc a priori plus attractive ; ensuite, parce que ce système de bonus-malus n’est réellement intéressant qu’à partir de 2040.
Ajoutons également que ce système de travail supplémentaire n’est réellement possible que pour des professions non-pénibles. Faut-il ajouter une proposition spécifique de bonus-malus pour les professions pénibles ? Et si oui, laquelle ?
La question est ouverte.